Essai des Jean-Marie Reynaud Cantabilé MK1               



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La Cantabilé avec son cache.
                                                                           


Fiche technique de la Cantabilé :

Puissance admissible : 90 Watt
Puissance crête répétitive : 210 Watt
Impédance : 4 ohm
Bande passante : 40 - 20000 Hz
Sensibilité : 90 dB/W/m
Distorsion : inférieur à 1% (niveau 84 dB)
Pression acoustique nominale : 110 dB
Raccordement : mono et bi-câblage     
Dimensions : H 93cm, P 30cm, L 20cm
Poids : 18 Kg
Finition : plaquée hêtre teinté merisier
Prix : 1646 €



La paire Cantabilé




Tous les bancs d'essai de la Cantabilé:

Haute Fidélité  n° 55 novembre 2000
                       n° 57 février / mars 2001

Prestige Audio Vidéo n° 57 novembre 2000
                                  n° 86 septembre 2003

Revue du Son  nº 248 janvier / février 2001



Le tweeter à dôme de la Cantabilé.



La Cantabilé sous plusieurs tailles.

   Les nouveaux modèles d'enceintes Jean-Marie Reynaud sont très rares. La sortie d'un nouveau produit n'est influencée que par une avancée significative de la restitution sonore et non par des contraintes marketing comme c'est souvent le cas avec les grandes firmes qui renouvellent leur gamme pratiquement tous les ans... La Cantabilé complète la gamme du constructeur en s'insérant judicieusement entre l'Arpeggione et la Trenté.


   La Cantabilé

   Comme d'habitude chez Jean-Marie Reynaud on a à faire à une élégante colonne de dimension raisonnable qui s'intègrera facilement dans n'importe quel intérieur. Le coffret, d'une très grande rigidité, est constitué de médite de forte épaisseur, assemblé sous presse et recouvert d'un placage hêtre sur les deux faces afin d'égaliser les tensions mécaniques. La charge choisie est une ligne triangulaire accordée, grande spécialité de Jean-Marie Reynaud, qui permet de dopper véritablement la réponse dans le bas du spectre. L'évent d'accord débouchant à la base de la face avant est amortie d'une mousse alvéolaire spécifique antibruit. Des inserts métalliques permettront d'installer l'enceinte sur les pointes en acier fournies. Hélas, leurs qualités ne sont pas au même niveau que le reste et paraissent un peu légères. On retrouve également le cache haut-parleur en forme de blason qu'il est recommandé d'enlever pour les écoutes.

Les registres medium et grave sont détaillés par un haut-parleur original dont la membrane de 170 mm est composée d'un mélange de cellulose et de PVC. Le principe de la double bobine mobile, chère à Jean-Marie Reynaud, est toujours utilisé. Une feuillure permet de faire affleurer ce transducteur sur le baffle support et 4 vis BTR de le fixer fermement.
     
L'aigu est confié au même tweeter que l'on rencontre sur les Arpeggione et les Twin. Il s'agit d'un modèle à dôme en tissu de 25 mm. Une amorce de pavillon permet d'accroître le rendement. Un guide d'onde frontal, sous la forme d'une tige nervurée, affine la réponse hors de l'axe. Le tout est monté dans une magnifique pièce de bois tournée qui prend place au-dessus du coffret. Les effets du débafflage sont maintenant bien connus et reconnus : mise en phase acoustique des haut-parleurs, respects des lobes de directivité, absence d'effet de bord, etc...

Ces deux magnifiques transducteurs sont précédés d'un filtre 3 voies réalisé seulement avec des composants audiophiles triés sur le volet. Les pentes sont de 6 et 12 dB/octave et les fréquences de coupure à 600 et 3500Hz. A l'arrière on retrouve un bornier doré de qualité qui accepte le bicablage mais encore une fois relié par des straps dorés de piètre qualité. C'est d'ailleurs étonnant que Jean-Marie Reynaud, perfectionniste qu'il est, n'ait pas envisagé de fournir deux petits morceaux de son excellent câble HP en lieu et place de ces bouts de tôle. Cette seule petite faute de goût ne grève pas un tableau des plus élogieux dont l'écoute devrait être en adéquation.


   L'écoute

  Une fois de plus on tombe sous le charme, la magie du son Reynaud opère et on se laisse porter par la musique. Nul besoin de beaucoup de temps pour comprendre que l'on a à faire à une enceinte de grande classe. Mais tout cela sans faire appel à aucun effet raccoleur qui flatte l'oreille à la première écoute et qui devient vite lassant après quelques heures...

D'abord il y a ces timbres, d'une consistance et d'un moelleux exquis. Les instruments ont du grain, de la matière comme dans la réalité. On est loin d'un son superficiel ou éloigné tel qu'on le rencontre souvent. Ici, pas de risque de confondre deux instruments, pas de risque de passer à côté d'une intérprétation réussie. L'écoute du trio de Jacques Loussier interprétant les gymnopédies de Satie révèle ces qualités de timbre et ceci du registre grave (contrebasse, grosse caisse) jusqu'à l'aigu (piano et cymbales).  Quel réalisme !  La reproduction de la batterie nous rapproche vraiment de ce que l'on a l'habitude d'entendre dans la réalité, sans la même pression évidemment.  Ce n'est pas si courant sur un système de ce prix.
 
La précision et l'ampleur de la scène sonore font un bond en avant significatif par rapport à l'Arppegione bien qu'il soit fait usage du même tweeter et d'une caisse de dimension identique.  Voici donc la preuve, s'il en est, que le tweeter débafflé est d'un très grand intérêt. Sur l'album Rempart d'Argile du célèbre contrebassiste français Henri Texier le panorama dressé par la Cantabilé déborde largement le cadre des enceintes. Les introductions avec des percussions sont d'une précision exemplaire. Le rythme est parfaitement marqué et les timbres toujours d'une belle distinction. Lorsque la grosse caisse et la contrebasse entrent en jeu, la Cantabilé ne s'effondre pas et la restitution apparaît toujours propre et nuancée.
        
Mais si l'envie vous prend d'écouter à niveau réaliste, aucun problème n'est à déplorer, les enceintes encaissent tout avec une très grande facilité. D'ailleurs de ce point de vue, j'ai noté une évolution spectaculaire en faisant une bi-amplification avec deux blocs de puissance (Atoll AM 50). Les résultats sont alors exceptionnels, et on prend vite conscience de l'immense potentiel du produit.


   Conclusion

   Encore une fois je craque pour Jean-Marie Reynaud et ses Cantabilé. Un encombrement ridicule, une finition exemplaire et une sonorité réalisant la parfaite alchimie entre délicatesse et vitalité.


Julien Daguin       



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