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Pour célébrer les 40 ans d’existence de la marque,
Jean-Marie Reynaud a développé une enceinte entièrement inédite répondant au
doux nom d’Emeraude. Si c’est d’abord à la pierre précieuse verte que l’on
pense, le choix de ce patronyme renvoie en fait aux "Noces
d’Emeraude" qui symbolisent 40 ans d’union. L’Emeraude est une belle colonne culminant à plus d’un mètre de haut et laissant transparaître une finition parfaite en harmonie avec les standards de qualité de la gamme Signature. Le cache ovale d’inspiration "Orféoesque" donne un coté très distinguée à l’enceinte tout en affinant sa ligne. Le haut parleur de grave-médium est identique à celui de l’Orféo mk2. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, celui-ci a d’abord était développé pour l’Emeraude mais ses performances exceptionnels on donné l’idée à Jean-Marie Reynaud de le tester sur l’Orféo. L’essai fut transformé et il fut ainsi décidé de l’installer d’origine sur ce modèle. Ce haut parleur de 18 cm fait usage d’une membrane en fibres longues de carbone et de kevlar actionnée par un moteur à double aimant. Le cache noyau central habituel est remplacé par une ogive massive en forme de champignon du plus bel effet qui éradique les turbulences générées au fond du cône, linéarise la réponse en fréquences et optimise la réponse transitoire. Le tweeter, également entièrement nouveau, adopte une bobine mobile ultra courte qui
plonge dans l'entrefer d'un puissant aimant néodyme. De plus, le profile en W de
la membrane permet un fonctionnement en piston parfait. Celle-ci est protégée
par une petite grille métallique acoustiquement transparente qui pourrait être
fort bien utile un jour ou l’autre… Se tweeter se retrouve toujours
complètement débafflé et solidement installé dans une très belle pièce tournée
en bois massif installée au sommet de l’enceinte. L’intérêt de se montage est
double. D’abord il permet d’éviter tout effet de bord et d’obtenir des lobes de directivité parfaitement
réguliers mais également de parfaitement calé les centre acoustique des
haut-parleurs afin d’avoir la meilleurs réponse en phase possible. Pour la charge, Jean-Marie Reynaud fait une nouvelle fois confiance à la ligne triangulaire accordée. Cette technique permet d’obtenir une réponse très large et homogène dans le bas du spectre à partir de volume somme tout réduit et de haut-parleurs relativement de faible diamètre. La caisse est composée de médite haute densité assemblée sous presse garante d’une très grande rigidité et d’une absence totale de son de coffret. D’ailleurs pour aller encore plus loin, une cavité aménagée à la base de l’enceinte est destinée à être remplie de sable et permet d’augmenter la masse de l’enceinte et d’abaisser son centre de gravité. Ainsi, de meilleures tenue du grave et réponse transitoire seront observés. Le découplage de l’enceinte est confié à de superbe et efficaces cônes dorées identiques à ceux proposés avec les Orféo et autre Concorde Signature. Dernier détail qui a son importance : les straps sur le bornier bicâblable sont de petits morceaux de fils de cuivre étamé argent identique au câble de la marque.
Sur le morceau SunJazz de l’excellent cd test de B&W on est immédiatement surpris par le très bon placement de la batterie, légèrement en retrait comme il se doit. La grosse caisse est impressionnante d’ampleur et d’extension : c’est un son très live. Le piano, lumineux et aérien, présente une belle fluidité sur l’enchaînement des notes. Enfin, la basse est bien palpable avec une belle variation dans son rendu. Les bruits de cordes sont riches et ceci de l’attaque à la résonance de caisse. La dynamique est également très large. Continuons dans le jazz en trio avec l’album Smile de Jacky Terrasson. Sur la magnifique version du Jardin d’hiver le piano est d’une très grande finesse et les attaques sont très réalistes. On ressent une véritable présence physique du piano. Les fouets de la batterie sont extrêmement définis. La basse est profonde et chaleureuse tout en restant parfaitement contrôlée. La lisibilité impressionnante de chaque note rend les arpèges vraiment magnifiques. Aucune agressivité sur la main droite du pianiste n’est perçue. Mais le meilleur reste à venir. En effet, toujours sur cet
album, le morceau L’air de rien prend une dimension dramatique
qui m’arrache les larmes et me donne la chair de poule. La subtilité et la
richesse de l’aigu donne idée des performances du nouveau tweeter. Le jeu de
Jacky Terrasson, qui utilise toutes les résonances de son instrument, devient
évident. Les silences sont chargés d’informations et font parti de la musique.
Un sentiment de grande beauté est là, tout simplement. Changement de style avec Biréli Lagrene, le célèbre
guitariste manouche. Sur Où es-tu mon amour
? on peu littéralement
pointer du doigt les 4 guitares. Jamais je n’avais
entièrement "compris" le mixage de ce CD au niveau des
panoramiques. Et bien là, tout
s’explique, enfin ! Le violon apparaît même dans son placement légèrement
plus haut verticalement que les guitares. Normal : le violoniste joue
debout, les autres sont assis. Les guitares semblent moins acides qu’à
l’accoutumé. Elles sont plus riches mais moins vulgaires. Toujours avec Biréli Lagrène mais cette fois accompagné de
Didier Lockwood au violon et de Orsted Pedersen à la basse sur
l’album Tribute to Stéphane
Grappelli. Les
trois musiciens sont placés dans l’espace avec une
précision rare. La scène ne
bouge pas d’un poil et la lisibilité sur la contrebasse
est très intéressante.
On jouit encore d’une richesse harmonique vraiment
étayée. Le violon est vert
comme il se faut mais jamais acide. Voilà des enceintes avec
lesquelles aucuns
maux de tête ne sont à craindre après de longues
écoutes à niveau réaliste. Le moindre glissement
de doigts sur le manche d’un
instrument est parfaitement intelligible ce qui donne beaucoup de
réaliste à
l’écoute. Sur la version très personnelle des Gymnopédies par le
Jacques Loussier Trio c’est d’abord les cymbales et les percussions qui
surprennent par leur rare beauté toute en finesse. Puis, lorsque le batteur commence à jouer avec la grosse
caisse on ressent physiquement toute l’énergie dont est capable cet
instrument : c’est très concert. Le piano est bien modulé et parfaitement
en place. La basse marque le rythme avec un allant qui fait taper du pied.
C’est magique. Enfin du grave quand il faut et où il faut. A l’autre bout du
spectre, la grande classe de l’aigu permet d’écouter très fort sans fatigue
auditive tout en conservant une haute définition. Le solo de batterie est d’une
précision holographique stupéfiante. La localisation de chaque fut est très
aisée. Sur l’album Another Day de Molly Johnson, le duo basse-voix très typé "gros son" traduit tout de suite un enregistrement un peu compressé. Bonne contrebasse néanmoins mais la voix manque manifestement de subtilité. Les Emeraude sont intransigeantes lorsque les enregistrements ne sont pas totalement réussis. Dans un même style musical et avec exactement les mêmes instruments continuons avec Diana Krall et son célèbre My Love Is. Là on fait instantanément la différence entre les deux qualités d’enregistrement. La contrebasse est parfaitement nuancée et d’une grande puissance. La dynamique vous scotche littéralement sur votre fauteuil. La voix de la belle canadienne est parfaitement centrée, sa présence virtuelle est bluffante. Ses moindres nuances mais aussi toutes les labiales et les sifflantes qui la caractérises également sont précisément audibles. Diana est là, à trois mètres de moi et je peu me prendre pour Elvis Costello le temps d’un album… Changement radical de style avec le mythique Shine On You Crazy Diamond de Pink Floyd. L’introduction est d’une grande sérénité, on vit littéralement la musique. Une foule de petits détails habituellement inaudibles apparaissent clairement. La scène sonore est large et parfaitement structurée. Le grave descend très bien et est typique des prises de son de l’époque. La dynamique est très importante et l’obligation de baisser le volume est plus dictée par la peur de me fâcher avec les voisins que par un quelcomque mal de crane. Les solos de Roger Water sont magnifiques et me donnent des frissons. Sur Wish You Were Here l’introduction au vieux poste a un
son inhabituel, bien plus précis que ce que j’ai déjà entendu. La moindre
variation du "grésillement" est perçue. La guitare toujours
surprenante lorsqu’elle arrive est moins projetée qu’habituellement. On gagne
en naturel ce que l’on perd en spectaculaire même si on a toujours une bande
passante dans le grave qui remue la salle d’écoute. Finissons avec le Solo de Karkar de Boubacar Traoré sur
l’album Maciré. Le solo est stupéfiant de présence. J’ai souvent entendu ce
morceau de façon agressive, la prise de son très rapprochée favorisant cela sur
un système montant. Les Emeraudes réalisent le tour de force de retranscrire le
moindre détail de l’enregistrement tout en restant douce et naturelle. Là
encore, l’impression d’avoir l’artiste, debout (très rare), devant soi est
grisante. L’Emeraude apparait donc comme un trait d’union entre l’entrée de gamme et
le haut de gamme du constructeur. Avec elle, on accède à un monde fait de richesse
et de subtilité de timbres. L’aigu, transparent et très étendu n’est aucunement
agressif. Il sonne pratiquement comme les tweeters à ruban mais est certainement
moins exigent. Le médium, très expressif, est un pur plaisir notament sur les voix.
Quand au grave, il est étonnant d’ampleur au vue de la taille de la charge et
du haut-parleur utilisé et serait capable d’en remontrer à certaines enceintes
beaucoup plus volumineuses. Reste à citer une ampleur et une précision de
l’image stéréo très convaincante digne d’une enceinte de monitoring ainsi
qu’une finition excellente et toujours de bon goût et vous comprendrez que
l’Emeraude est une grande réussite. L’Emeraude est indéniablement une grande
enceinte. L’écoute est un enchantement des sens car elle nous rapproche à
chaque instant des sensations du concert. Le raffinement dont elle est capable
se met toujours au service de la Musique est jamais n’est là pour flatter ou
caresser l’oreille. Bonne anniversaire Jean-Marie Reynaud ! |