Prototype d'un tweeter 360°: Le Saturne                         








          Année  2005

          Extrait d'une documentation de Jean-Marie Reynaud

Les systèmes traditionnels de haut parleurs rayonnent une énergie essentiellement frontale. La directivité de la majorité des enceintes acoustiques conventionnelles oblige toujours à un positionnement précis et contraignant ne permettant pas à un groupe d'auditeurs de profiter d'une qualité sonore optimale et identique pour tous.

 

La directivité est surtout sensible en extrême-aigu, là où les longueurs d'ondes sont très courtes. L'affaiblissement de la grande majorité des tweeters en dehors de leur axe débute souvent à partir de 6/8 kHz et au-delà de 30° l'atténuation est telle qu'aucune mesure n'est jamais publiée, ni par les constructeurs, ni par les journaux spécialisés.

 

Un système totalement omnidirectionnel est donc une idée très attirante au plan de l'espace sonore qu'il est capable de recréer et de l'insensibilité du positionnement du ou des auditeurs pour son écoute. Malheureusement l'utilisation de tels systèmes dans des environnements domestiques normaux (salles entre 15 et 60m²) provoque des "effets de peigne" qui altèrent grandement la qualité des transitoires du système. En effet, la faible distance entre les murs et les haut parleurs génère une grande quantité de signaux réfléchis en proche concordance de temps des signaux originaux ce qui ne manque pas de provoquer un flou transitoire désastreux dans la zone très sensible du plein médium. (un phénomène un peu semblable est perçu lors de l'écoute d'enceintes acoustiques équipées d'un grand nombre de haut parleurs)

 

Compte tenu de la faible longueur d'onde des fréquences aigues l'interface source émissive / surface réfléchissante est beaucoup moins problématique. Le bénéfice alors d'un rayonnement à 360° prend tout son sens pour cette partie de spectre en raison de la conservation de la structure harmonique du signal musical, quelle que soit la position d'écoute.

 

          La technologie de Saturne

Le tweeter Saturne utilise un transducteur équipé d'un cône très ouvert et très léger muni en périphérie d'une chambre de compression destinée à augmenter la vélocité du signal.

Le noyau du moteur magnétique est solidaire d'un mandrin cylindrique d'un diamètre identique. Il est, lui-même, prolongé à partir du bord émissif du cône par un réflecteur cônique au profil exponentiel muni de rainures qui se comportent comme des guides d'ondes. Sa surface est finement polie.

Compte tenu du rayonnement d'énergie circulaire constante obtenu par ce système, une réponse en fréquences très régulièrement décroissante a été optimisée entre 4 et 20kHz afin de conserver subjectivement la sensation d'un aigu parfaitement linéaire. Une réponse en fréquences quasi droite a été jugée trop montante lors des écoutes menées tout au long du développement technique et refusée par les oreilles de tous les auditeurs.

Tous les éléments constitutifs de ce tweeter sont usinés avec une très grande précision et leur assemblage nécessite des soins méticuleux en particulier en ce qui concerne le positionnement du diffuseur et sa fixation.

          Les résultats subjectifs

Les écoutes menées avec toutes les sources disponibles (vinyl, cd, sacd, dvd, dvd audio) ont confirmé l'intérêt de ce haut parleur. Au delà de l'augmentation importante de l'ouverture de la scène sonore, tant en largeur qu'en profondeur, la notion de "poids" et de "matière" est celle qui vient en premier à l'esprit. L'aigu disparait en tant que tel pour faire place à un sentiment de vraie cohérence harmonique. Aucune agressivité n'est ressentie : l'espace sonore s'en trouve très agrandi.

Saturne pourra sembler trop naturel à certains audiophiles plus attachés à l'écoute d'un système qu'à la musique elle-même mais il sera sans aucun doute apprécié par les mélomanes habitués des salles de concert.



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